J'aurais pu titrer... "Le Premier super-héros" ?
"TARZAN" au départ nommé "Tarzan des singes"-"Tarzan of the Apes" par son créateur Edgar Rice BURROUGHS en 1912, ne possède pas de super pouvoirs. Il n'a pas subi les effets radioactif de l'Araignée, ni autre Kryptonite, ni rayons sortant de ses mains / yeux mais il deviendra un immense succès littéraire (20aine de Romans et Nouvelles).
Ensuite rallié par le cinéma (muet et parlant) le Seigneur de la Jungle va crever l'écran avec son cri légendaire, perçant la jungle devant les spectateurs eux mêmes enfants de colonisateurs.
Mais la BD est là et aide énormément au succès de TARZAN dans les années 1930 : jusque là la BD américaine (tout comme l'Européenne) était exclusivement vouée au comique, d'où son nom générique de "Comics". Mais arrive "TARZAN" qui sera la PREMIERE BD d'aventure en 1929 avec cette adaptation, parue en strips quotidiens et en pleine planche couleur le Dimanche, dessinée (d'abord par Harold FOSTER) par Burne HOGARTH qui définitivement marquera le style.
Les décors sont d'un baroque stylé, remplis de fauves et de sauvages cruels. Les mouvements sont dessinés avec ampleur et expression, les musculatures sont anatomiques, saillantes et préfigurent déjà les allures des FLASH GORDON, SUPERMAN et autres héros Américains à venir.
Les Couleurs, l'absence de phylactères : seules les vignettes de texte non délimité en bas des cases rendent compte de l'intrigue à lire, les expressions et une galerie de personnages divers ainsi qu'un bestiaire Africain absolument sublime et authentique, tout cela offre un plaisir de lire le mythique Héro dans une édition ancienne et avec un dessin américain qui est légendaire tant dans le style que dans le talent, et ici en particulier d'Hogarth.
TARZAN (moitié homme moitié animal) est donc un Héro exotico-ecologique dit-on. Emprunt de justice avant la force, "naturellement bon et sans défaut, vivant dans un cadre naturel que seule la Civilisation corrompt lorsqu'elle pénêtre cet univers primitif" écrit Robert AHIER dans la préface du receuil.
Burne HOGARTH dira : "TARZAN n'est pas un homme déterminé mais l'HOMME même" (mai1967 -N.Y.C.).
Burne HOGARTH (à droite.) |
D'ailleurs en lisant TARZAN on voit la perfection et la possible évolution de l'Homme. Il tue, en revanche ; animaux, humains c'est une vision animale de supprimer l'indésirable, mais on s'appercevra que TARZAN de nombreuses fois dans les récits évite le combat, rejette la tuerie, et même bien plus souvent que nous en avons l'habitude de nos jours lorsque l'on allume le Télévichieur, Tarzan sauve ses ennemis qui désemparés devant tant de bonté, viennent à lui en ami, en frère, en allié.
Ecologie aussi il en est question dans les récits car ce que "dénonce" TARZAN c'est l'arrivée des explorateurs Européen ou autres qui vont corrompre la Nature : la belle et généreuse nature, la cruelle et puissante nature, dont les animaux et Tarzan ont acceptés les règles sans la défigurer.
On y trouve l'Histoire de "Tarzan et les Boërs" qui débute par un conflit entre Tarzan et Taug (un Orang-Outan puissant prétendant Roi des singes), puis l'arrivée des Van Boërs une famille Hollandaise qui ont acheté des terrains dans la jungle, des parcelles cédées par Dishtack le Chef de Tribu mais qui fera preuve de félonie et non respect du contrat...
Le dessin s'avère fragile et les contours pas encore très assumés pour cette histoire. La maturité et style va être cimenté au cours des récits suivants.
"Tarzan et N'Ani", l'excellente histoire aussi de "Tarzan dans l'île de Mua-Ao" ou des Néo-Zélandais vont capturer le seigneur de la jungle et le faire prisonnier dans un sous-Marin. Tarzan devra également se vêtir d'un scaphandre pour un combat au coutelas contre une pieuvre géante !
"Tarzan et les Ononos" est des plus fantastique avec ces hommes-monstres qui semblent sortis de l'univers des "Mystères de l'Ouest". "Tarzan et les aventuriers".
En définitive c'est un véritable plaisir de lecture de reprendre "TARZAN" avec l'oeil "historique", le recul nécessaire, et une certaine tolérance à la naïveté de certains récits, des rebondissements fréquents et des scénarii bien moins ratés que ce que j'ai pu lire parfois en cette année 2014 !
Les Editions "SOLEIL" avaient je crois réédité la plupart des histoires dans les années 90.
Indispensable, talentueux, historique et collector.
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