vendredi 6 juin 2014

" LA POSITION du TIREUR COUCHE " Jacques TARDI - MANCHETTE - Futuropolis (2010)

Jean-Patrick MANCHETTE romancier Maître du polar noir. Jacques TARDI, va une fois de plus ("Le petit bleu de la côte Ouest") reprendre pour la Bande Dessinée le roman de son ami.
Le récit est froid, chirurgical, sans ornements, descriptif comme une déposition de commissariat, ou encore ... STOP... un télégramme...STOP...des faits relatés c'est tout.
Le froid vient du grand Nord pour descendre un peu plus au sud comme le trajet du personnage principal  Martin TERRIER.

"C'était l'hiver et il faisait nuit. Arrivant directement de l'Arctique, un vent glacé s'engouffrait dans la mer d'Irlande, balayait Liverpool, et filait à travers la plaine du Cheshire où les chats couchaient frileusement les oreilles en l'entendant ronfler dans la cheminée ."

 Voici comment débute la lecture de cette B.D.


Martin TERRIER, tueur à gages méthodique, efficace, pourri à certains moment même, après 10 ans, annonce la fin de sa carrière. Il "se retire".
Cela ne convient guère à son boss et la poursuite est lancée. 
Martin TERRIER crois en son amour de jeunesse et la promesse des retrouvailles auprès d'Alice (fille de bourgeois) après une décennie de contrats d'exécutions. 
Martin TERRIER n'éprouve aucune estime pour son père, ce ribot obscène et ridicule qui, l'alcool aidant, s'affiche en public chaque soir au troquet du coin. 
Une mère ?... y'en a pas. 
Martin TERRIER avait aussi confiance en son "banquier" maître ès blanchiment d'argent. 

Malheureusement, on s'en doute tout cela est voué à la dégringolade d'une noirceur exemplaire.


































Tardi qui dessine Paris des années 70 et ses trottoirs luisants de pluie, les D.S., les 504, les Capri, Boulevard Lefebvre, la rue de Varenne, Place de la Nation, Avenue Montaigne, Tardi nous guide dans Paris qu'il dessine depuis des années avec vécu et style.

Martin a vissé son silencieux. Il fume un clope dans son camion. 
Le couple à sa hauteur, il loge une balle dans la tête de Monsieur, fait voler son cerveau sur Madame, qui crie. 
Une balle dans son torse à cette truffe lui apprend à fermer sa gueule.

Voilà le ton est donné dès les premières planches.

"Elle finit comme il se doit, cette histoire, amèrement et avec un goût de Picon, sous les rires des Français moyens, ceux de Blondin dans "Un singe en hiver". Martin Terrier a perdu ses moyens, il est sur le comptoir d’un bistrot, danse sans grâce, a rejoint les siens : les sans-gloires. " Nicolas Ramirez


A lire mais après "Casse-Pipe à la Nation" et "121 rue de la gare" (de Léo MALLET) qui avec un style plus abordable à mon avis sont les deux chef d'oeuvre principaux de TARDI dans ce style Polar. 

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