samedi 2 août 2014

"LA FILLE MAUDITE du CAPITAINE PIRATE"- (Vol. 1) Jérémy BASTIAN (2014) - Les Editions de la Cerise -


Je n'ai JAMAIS lu de Bande-Dessinée aussi riche de détails !!
CO-MMENT se laisser aller dans le vice d'une obsédante minutie ? 
Ou l'ultra minuscule qui se cache derrière les protagonistes est encore une autre aventure racontée, où chaque centimêtres carré comportent quelques 3252 hachures, circonvolutions, dégradés d'ombres, etc... etc... ETC... ??

Par quelle patience et précision Jérémy BASTIAN, ce jeune Dessinateur Américain (né au Michigan en 1978), a pu nous offrir ce Premier volume de "La fille Maudite...." ?  Combien de temps UNE PLANCHE, lui demande toute sa concentration ? 
C'est titanesque !!
Les mots me manquent... 
...mais pas les souvenirs : à la lecture de ce 1er Volume c'est Gustave DORE (en moins sombre et glauque) qui me re-vient à l'esprit au travers mes lectures d'avant (La Bible, Les Contes de Perrault, Gargantua, etc...).   

Du coup, lire "La fille Maudite du Capitaine Pirate" c'est une lecture patiente, et la loupe à portée d'main sur la table de chevet siouplè, les yeux en acier chirurgical, prêts pour la dissection !
Une dégustation du trait, une lecture de profond respect pour cet auteur qui s'est laissé phagocyter des milliards d'heures pour nous embarquer dans cette histoire. 
A savourer le caractère (dense ou léger) de chaque ombrages, à être émerveillé de la finesse et de l'exacte réalité d'une mèche de cheveux volants aux embrunts marins, des nervures du bois d'un navire Pirate, et tant d'autres choses que seule la patience et l'amour de la lecture nous est offerte dès les premières pages ...d'un rêve éveillé.

DEUXIEME coup de foudre : le scénario loufoque et halluciné, un trip d'acide, le "easy rider" de la Piraterie en BD, des personnages tout droit sortis des contorsions visuelles que seul le LSD semble en avoir le secret (?)
Attendez si je mens : 2 chevaliers Espadon, en armure, qui se chamaillent et se provoquent sans arrêt en duel d'épées (leur long nez piquant, n'est-ce-pas-donc ...inhabituel ?).
Ou bien ce petit chiot (des mers) sorte d'adorable labrador muni de nageoires et branchies... (j'vous laisse découvrir la Mère de ce dernier : l'hallu est totale) !! Et j'en passes, il vous faut l'entrouvrir en boutique pour entendre la mer en son binaural et en 8.1 vous dis-je !!

Il me rappelle un autre de mes artistes préférés, qui lui aussi a été dessinateur (chez Pilote notamment):  Terry GILLIAM.  
Je retrouves une atmosphère à la "BANDITS, BANDITS", aussi farfelu mais aussi (et surtout) assez philosophique et qui pose les bonnes questions semble t-il. Un récit, ou plutôt un road-movie en pleine Mer (laquelle d'ailleurs ? car ne figurant sur aucune carte connue à ce jour), d'une petite fille au bagoût et au courage impertinent (faisant passer n'importe quelle Femen pour une "Sissi impératrice" dans un salon de nettoyage canin à Neuilly) donc, la petite à la recherche de son Père: un Pirate qui a du vivre quelques déboires auprès de la confrérie. Ou est-il ? Il faudra fouiller au travers 5 grands navires et leur équipage Pirates respectifs...ET LA c'est que du bonheur !   :D

"Même pas peuuuur..." est le Leitmotiv de la fille maudite. Avec son côté presque punk avec ses raisonnements genre "No futur" ou "ça passe ou ça casse !".
Elle fonce et nous en sommes touchés, amusés et amoureux d'elle !  
Ici, c'est toute l'essence de la jeunesse, toute cette fougue sans convenances de nos 14 ans que nous avons perdus dans un pédantisme bourgeois et l'enfermante morale Judéo-Chrétienne, en gros ce que l'on a traduit par "La sécurité". 
Ici la fille Maudite miséricordieuse, nous absout du poids de nos années et nous embarque pour l'hallu-aventure ! 
Le dernier qui avait relevé le challenge était Peter PAN... (gasp en 1911 ?)


Le format et la qualité de la B.D. est au top (merci "Les editions de la Cerise"). Même la tranche du livre et ses deux vignettes oblongues (haut & bas) sont classes. Le dessin est plus que généreux ; il en devient presque monomaniaque de détails, comme si Jérémy BASTIAN s'était servit du dessin comme une catharsis-hypnotique, tel un Yogi proche du Nirvana, qui se perd l'esprit vide dans ses traits, .... ses multiples traits ! ... ses innombrables traits !!
Les intérieurs sont décrits, comme si Gustave DORE avait dessiné le salon de vente d'un antiquaire, riches et bien documentés d'objets d'époque, on a affaire à de vraies gravures sur la période historique de la piraterie. On s'y croirait ! Et tant mieux !!

Une B.D. indispensable car il n'y en a pas des tonnes des O.V.N.I. comme celui-ci dans une bédéthèque...alors oui : indispensable les ami(e)s !

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